L'histoire de Monteux

Découvrir l’histoire de Monteux, de ses origines jusqu’à aujourd’hui, en passant par son appartenance aux Comté de Provence, de Toulouse, puis aux Papes.

La fondation de Monteux 

Monteux s'élève à l'extrémité orientale d'une plaine vaste et fertile et aux pieds des collines du Plumanel et de St-Martin, sur la rive gauche du torrent de l’Auzon, une petite ville que sa position aux pieds de ces collines, fit appeler Montilii Montilium quasi Montieulus, c'est-à-dire le lieu près de la Montagne.

L'époque de sa fondation nous est totalement inconnue. Carpentoracte (aujourd’hui Carpentras) était à l’époque romaine, la capitale des Méminiens (peuplades celto-ligures). Les agréments et la salubrité de cette cité, durent charmer les citoyens, soit pendant l'époque celtique, soit romaine, où ils y établirent de nombreuses villas et ce jusqu’à Monteux. Une occupation avérée par la découverte de débris de poterie d'amphores sur les bords de l'Auzon et les restes d’une ferme enfouie à Beaulieu. Mais Monteux ne rentrera que dans l’histoire avec la construction de son château-fort daté du XIe siècle. Cet édifice fut dominé par une grande tour carrée servant de donjon, baptisée Tour Clémentine en l’honneur du Pape Clément V…

A cette période, la Provence quitte un monde issu de l’empire romain et de la royauté franque, une civilisation aux réminiscences latines et aux apports bourguignons; elle s’affirme en tant que principauté indépendante, connaît la montée et la fixation de son aristocratie et assiste à la réorganisation de ses structures ecclésiastiques.

 

En 1125, la Provence fut partagée en 3 et la rivalité entre ces trois familles comtales (Comte de Forcalquier, de Toulouse et de Barcelone) se prolongera pendant plus d’un siècle, se transformant en véritable guerre. Monteux, appartiendra au Comté de Provence. Le 12 avril 1229 fut signé à Paris un traité, négocié à Meaux par le Cardinal de Saint-Ange, légat du Pape, qui mit fin à la croisade contre les Albigeois. À la suite de ce traité, Raymond VII Comte de Toulouse, protégeant les Albigeois, vaincu, dut céder le Comtat au St-siège.

Cinq ans plus tard, le comte de Toulouse recevait de l’empereur Frédéric II le titre de marquis de Provence, qui rendait politiquement cohérentes des revendications toulousaines s’étendant entre la Durance et l’Isère. La disparition du comte et de l’empereur en 1249 et 1250 facilita la résurgence d’une « terre du Venaissin » que les papes, après en avoir pris possession en 1274, structurèrent en comté… ne serait-ce que pour y imposer des cadres administratifs développés auparavant dans leurs terres d’Italie centrale.

Les achats de seigneuries et de fidélités, les cessions de domaines effectuées par les institutions ecclésiastiques donnèrent en quelques décennies une réelle consistance au territoire du pape, qui sous Jean XXII prit le titre, sur les monnaies frappées à Sorgues, de comte du Venaissin. Dès lors Monteux fut propriété papale jusqu’à la fin du XIIIe siècle.

En 1253, les frères Rostaing et Geoffroy de Venasque possédaient 1/8 de Monteux et Barral des Baux possédait 7/8.

En 1305 Philippe le Bel, profitant de la division au sein du conclave de Rome, fait élire le Pape Bertrand de Goth, sous le nom de Clément V. Celui-ci accepte de choisir Avignon comme résidence. Ce Pape est tantôt au couvent des Dominicains à Avignon, tantôt à Malaucène, Sorgues ou Monteux qui est son lieu de repos et de villégiature. Pendant ses heures de loisirs, il y prépare le 8ᵉ livre de Décrétales et la constitution du Concile de Vienne. Celui-ci en 1311 prononcera sous la pression de Philippe le Bel la suppression de l’Ordre des Templiers.

C’est également dans la chapelle du château de Monteux que le 21 mars 1314, Clément V réunit un consistoire pour publier les Décrétales (lettres par lesquelles le Pape en réponse à une demande, édicte des règles en matière disciplinaire ou canonique).

Le 20 avril 1314 le Pape meurt et sa dépouille fut ramenée à Carpentras pour des hommages solennels. Le Conclave des Cardinaux était assemblé dans le Palais de Carpentras pour donner un successeur au Souverain Pontife. En total désaccord, ils leur ont fallu 2 longs mois pour élire un nouveau Pape. Sous prétexte de donner une vraie sépulture au pontife défunt, le conclave fut attaqué aux cris de « Patria Venaissini ! Mort aux Italiens ! Nous voulons un pape ! ».

Les responsables de ce coup de force étaient Bertrand de Got, seigneur de Monteux et Raymond Guilhem de Budos, recteur du Comtat, neveux de Clément V. Ils pillèrent la ville de Carpentras, incendièrent nombre de demeures et surtout emportèrent les trésors de la chambre Apostolique ainsi que la fortune personnelle de Clément V, renfermés au rez-de-chaussée de la Tour du château de Monteux, s’élèvant à 1 million 748 mille florins destinés à la croisade. La légende veut qu’une partie du trésor se trouve encore à Monteux….

En 1313 le neveu de Clément V, achète les possessions de la famille des Baux sur Monteux, l’Evêque de Carpentras et Reforciat de Venasque s’y opposent et protestent devant le Recteur du Comtat, mais sans succès.

Monteux demeura en leur possession jusqu'au 12 janvier 1320, époque de la dismembration de l'Evêché de Carpentras. La chambre Apostolique fit l’acquisition des co-seigneuries de Monteux et se rendit dame foncière des parts lui revenant. On établit à Monteux une châtellenie financée en partie par le droit de péage, assurant la protection du château. En France le terme mandement ou châtellenie désigne dès le XIe siècle un territoire nouveau qui s'est formé autour de châteaux, élevés par l'aristocratie rurale à la suite de la défaillance du pouvoir central.

En 1342, elle dépendit entièrement du St –siège. Au cours cette période, le Capitaine général du Comtat avait sous ses ordres des Capitaines et des Châtelains et leur salaire estimé à 16 florins par mois. La nomination du Châtelain se faisait chaque année le 1er mai par le Vice-Légat d’Avignon. Un édit de Grégoire XIII le 15 juillet 1575 rendit cette charge perpétuelle ; mais à la suite de divers abus, les habitants de Monteux se plaignirent et l’Evêque Sixte V remis ces charges dans leur premier état. Elles seront supprimées en 1790 à Monteux et les droits de péage seront abolies en 1793 sous l’ancien régime. 

Comme cité précédemment en 1342 le St-Siège ayant acquis toute la seigneurie de Monteux, le château qui, au dire des historiens de la Provence, était comparable par ses proportions et son élégance aux plus beaux manoirs de la contrée. Lors de période d’accalmie, Monteux prospérait, pourtant les conséquences de la guerre de Cent Ans se faisaient sentir et l’horizon ne tardait pas à s’assombrir.

En Provence, sur ordre du Dauphin, Arnaud de Cervole dit l’archiprêtre lève plusieurs compagnies de routiers pour pacifier la Provence. Même en temps de paix, ces mercenaires se regroupent en clans et en bandes. Sans emplois, désargentés, parcourant les routes, ils vivent sur le pays à la grande frayeur des populations. On les surnomme des « routiers », parce qu’appartenant à une route. Ces meutes de brigands, d’écorcheurs et de malandrins sont appelées « Grandes Compagnies, et redoutées par les petites gens. En ces époques mouvementées de l’Histoire, ce phénomène prend des proportions alarmantes. Parmi ces hommes, l’on trouve des serfs insurgés contre leur suzerain, des paysans loqueteux réduits à la misère, des soudards débauchés après les combats. Rameutés en clans, ils vivaient de larcins et de pillages en tout genre et à leur passage à Avignon, ils n’hésitèrent pas de rançonner le Pape. Ces troupes de mercenaires franchissent le Rhône le 13 juillet 1357 et ne quittèrent la Provence, dans laquelle sévissait un autre prêtre (Calagaspacum, Galagaspe), qu'en octobre 1358. 

Après cet épisode tragique, en 1359 le Pape innocent VI (Etienne Aubert) ordonna à Guillaume de Roffiac, Recteur du Comtat, de faire fortifier les villes et les villages sans défense de la province ou de réparer les fortifications qui existaient déjà.  A Monteux, les remparts entouraient le village, les murs avaient 10 mètres de haut et surmontés de créneaux. Il y avait 6 tours fortifiées, le tout entouré d’un ravelin (fossé) et on ne pouvait entrer que par la Porte Neuve, unique pont-levis. En sortant à droite se trouvait la Tour des Trouillas, puis loin se suivaient : la Tour de péage, la Tour du Pilon, la Tour du Magousel, celle de la Figuière et enfin celle de Faine (à gauche de la Porte Neuve)

En 1365 : Les portes étaient gardées par des chiens et défendues par une garnison seulement en temps de guerre. A cette époque chaque village d’ailleurs menacé de destruction, n’eut d’autre sauvegarde que la bravoure de ses habitants et la solidité de ses murailles.

1415, une année noire pour Monteux, le château fut complètement détruit par un incendie et de toutes ces magnificences, il n’en reste plus rien pas même des ruines si ce n’est la grande Tour, visible encore aujourd'hui. 

Pendant les guerres de religion, Monteux fut de nombreuse fois assaillie, elle s’impliqua dans les conflits. Dès la mise en place de la Réforme qui est une volonté d'un retour aux sources du christianisme, les luttes commencèrent dans le Luberon et à Aix, de nombreuses villes furent brulées et leurs habitants massacrés.

En 1560, Charles IX arriva sur le trône et la France sombra dans la guerre civile et le Comtat Venaissin ne tarda pas à être envahi à son tour. Monteux qui avait envoyé des hommes à l’armée catholique commença à préparer sa défense. Les combats se multipliaient et les villes tombaient aux mains des calvinistes. Le Général Serbelloni arriva de Rome pour aider à lutter. Orange fut prise par les hérétiques et Monteux envoya des soldats, mais la ville fut saccagée en 1562.

1563 Monteux était sous l’emprise des Huguenots, après des combats atroces, les Huguenots acceptèrent enfin l’amnistie accordée par le Roi à condition de ne pas être inquiétés sur leur religion et se retirèrent en Provence. Monteux fut donc libérée.

Libérée mais pas épargnée, Monteux fut frappée de nombreuses fois par la peste (1588-1589 ; 1630), la dernière épidémie data de 1721.

Après les guerres de religion et les épidémies de peste, place à la révolution où le village servit de campement à l’armée d’Avignon (farouche partisan du rattachement à la France) et Carpentras (fidèle du Pape). Il fut considéré comme une étape dortoir et un emplacement stratégique par les révolutionnaires qui préféraient s’y reposer et préparer les attaques des villes alentours. Ainsi, en avril 1791, Jacques Paulin, modeste artisan de Monteux, écrit dans son journal : « Le 19 avril sont arrivés 9000 hommes (pour 3500 habitants environ) avec 12 pièces de canon, artillerie et équipages. Tout était logé ici dans Monteux au frais de la guerre ». 

Ces soldats étaient commandés par Mathieu Jouve Jourdan dit Jourdan ‘coupe tête’ (1749-1794, chef des volontaires du Vaucluse favorable à l’annexion du Comtat-Venaissin à la France. Il se distingua par sa cruauté, incendiant châteaux et récoltes des partisans de la papauté, il montera à l’échafaud le 27 mai 1794 (2 mois avant Robespierre).

Dès lors la destinée et la politique de Monteux se rattachent à celles des Communes du Comté, son histoire se conforme à celle des autres communes et fait partie du Comtat-Venaissin jusqu'à l'époque où il fut admis dans la grande famille française par le décret du 14 septembre 1791.

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