Les personnages emblématiques

L'homme d'Althen-des-Paluds

Jean Althen, né entre 1704 et 1712 selon les sources historiques, originaire de la région du Caucase (Arménie-Perse), est l’un des personnages emblématiques de la commune d’Althen-des-Paluds baptisée à son nom.

Jean Althen fut un esclave en Asie mineure où il travailla dans les plantations de garance et de coton pendant 15 ans. Il finit par s’évader et embarqua pour la France.

Après plusieurs essais sans succès de la part de Jean Althen, les plaines fertiles du comtat furent favorables à la culture de la garance, plante tinctoriale dont les racines servent à préparer des colorants et des teintures.

Avec passion il développa alors un établissement de garance qui, dès 1772, alimentait diverses fabriques dont celles des indiennes d’Orange. À la fin des années 1790, et malheureusement après la mort de ce dernier, la culture de la garance procura une extraordinaire prospérité à la région pendant plus d’un siècle dès son introduction dans les paluds où avaient été installées les premières garancières. Jean Althen fut donc l’introducteur et le premier cultivateur de la garance dans le territoire d'Avignon.

Le quartier de Monteux, les paluds, fut alors détaché de la commune par ordonnance en 1845 et bâti en commune indépendante en l’honneur de Jean Althen sous le nom d’Althen-des-Paluds. La ville d’Avignon érigea par ailleurs une statue en bronze, œuvre des frères Briand, sur le rocher des Doms en son honneur.

Ces hommages posthumes avaient une raison : le boom économique de l'industrie de la garance. La garancine permettait de teindre les tissus en rouge, fournissant notamment les pantalons rouges de l'infanterie française.

Les grands noms de Pernes-les-Fontaines

Louis Giraud est l’un des personnages emblématiques de Pernes-les-Fontaines. Il y est d’ailleurs né le 15 juin 1805 et décédé le 30 novembre 1883.

Il était un grand homme politique français, fondateur et premier directeur du canal de Carpentras encore utilisé aujourd'hui pour l’irrigation dans le département du Vaucluse essentiellement. 

Très investi dans la vie politique de son village en devenant le maire de Pernes-les-Fontaines à trois reprises, c’est surtout au niveau départemental que ce dernier pèsera sur les décisions importantes de la vie vauclusienne en étant Conseiller Général durant 24 ans, de 1846 à 1870.

Au cours de son mandat, il œuvra pour la création d’un système d’irrigation dans son département. Il parvint, grâce à son travail et sa ténacité, à aboutir un projet vieux de sept siècles. En effet, le projet du Canal irriguant le comtat avec les eaux de la Durance fut lancé dès le XIIème siècle.

Le syndicat de gestion du canal de Carpentras fut créé en 1853. Malgré de nombreux incidents, Louis Giraud fit preuve de courage en évitant des obstacles et le canal se construisit et fut inauguré en 1857.

L’action de toute une vie fut récompensée en 1860 par l’Empereur Napoléon III, qui, en visite à Orange et à Avignon, remit à Louis Giraud les insignes de Chevalier de la légion d’Honneur.

Louis Giraud attache son nom à l’œuvre la plus magnifique et la plus féconde qui puisse exister dans le département de Vaucluse. Le canal de Carpentras fut, en effet, une transformation profonde de toute la région en devenant un vecteur de richesse pour ses habitants grâce aux bienfaits de l’irrigation apportée par Giraud.

Afin d’honorer la mémoire de Louis Giraud pour cette entreprise, un monument a été inauguré le 20 septembre 1925 à Pernes-les-Fontaines inscrit au titre des monuments historiques depuis le 23 juillet 2009.

Paul de Vivie, dit Vélocio, né dans la ville de Pernes-les-Fontaines en 1853 est LA figure emblématique et même l’inventeur d’un nouvel art de vivre, qui lie les bienfaits du sport pour le corps et l’esprit avec la découverte de la nature : cyclotourisme français.

Vélocio est son pseudonyme évoquant le vélo et la vitesse et peut se traduire par « celui qui va vite à vélo ». Vélocio était très sportif et découvre un nouveau sport : la vélocipédie, pour lequel il est plus que passionné. Il partage cette passion et promeut cette pratique qu’il aimait tant à travers des articles dans la revue « Le cycliste », qu’il avait créée. Paul de Vivie n’a vécu que pour le vélo et fut victime d’un tragique accident de tramway alors qu’il sortait de chez lui à bicyclette.

Pernes l’honora en 1932, en apposant une plaque commémorative sur sa maison natale et en donnant son nom à une avenue.

En 2003, pour les 150 ans de sa naissance, dans le cadre d’un Pâques en Provence, Pernes-les-Fontaines donna le nom de Paul de Vivie à son beau complexe sportif.

C'est grâce à lui que notre belle région rime avec cyclisme !

Des artistes à Sorgues 

Après leur séjour à Sorgues, Georges Braque et Pablo Picasso sont devenus deux personnages emblématiques de la ville à ne pas oublier.

C'est en juin 1912 que Pablo Picasso arrive à Sorgues avec sa compagne. La découverte de cette ville verdoyante et de son marché pittoresque les séduit et ils s’installent aussitôt à deux pas de l’hôtel de ville, rejoints par Georges Braque et son épouse fin juillet.

Le cubisme qui en est à sa phase analytique montre ses limites et les peintures des deux amis tendent trop vers l’abstraction ce qui leur déplaît.

Afin de renouer avec le réel, ils introduisent directement dans la peinture des éléments réels ou descriptifs. C’est la naissance du cubisme synthétique et c’est à Sorgues que sera créé le premier papier collé* de l’histoire de l’art.

Pablo Picasso produira une œuvre conséquente lors de ces trois mois de séjour à Sorgues. Mais également un nombre considérable de dessins et esquisses pour ses tableaux à venir. Georges Braques reviendra chaque été de 1913 à 1916

* : Collage et assemblage de morceaux de papier de tout type, de toute forme et couleur qui peut être intégré dans une oeuvre réalisée avec de la peinture par exemple. 

Les fiertés de Monteux 

Saint Gens, de son vrai nom Gens Bournereau, est né en 1104 à Monteux. À l’adolescence il part vivre en ermite loin de sa famille et de son village dans un vallon aux environs du Beaucet. Il vit dans le renoncement, priant, travaillant et faisant pénitence.

Les trois miracles de Gens :

Gens s'installa dans les ruines d'un ancien monastère, cultivant une parcelle de terre pour sa subsistance avec l'aide des deux vaches que son père lui avait donné à son départ. Il priait sans cesse pour tous les pécheurs. Un jour, alors qu'il était profondément absorbé par sa prière, un loup se précipita sur l'une de ses vaches pour l'égorger. Gens apprivoisa le loup, et le contraignit à labourer avec la vache qui restait. Ce fut son premier miracle.

La mère de Gens vint le chercher pour le ramener à Monteux. Elle lui demanda un peu d'eau, parce qu'elle avait soif. Aussitôt, une source coula sur sa main, ce fut son second miracle.

Arrivé à Monteux, Gens demanda aux prêtres du lieu d'organiser une procession afin d'obtenir la fin de la sécheresse. La procession n'avait pas encore parcouru les rues du village que la pluie se mit à tomber, ce fut son troisième miracle.

Saint Gens décède le 16 mai 1127. Au XVIIème siècle, ses reliques sont transportées dans l'église du Beaucet, puis ramenées en 1972 dans l'église de son ermitage. De nos jours, son pèlerinage, le 16 mai, est l'un des plus fréquentés de toute la Provence. Chaque année, depuis 1671, le week-end suivant le 16 mai, la Confrérie de Saint Gens organise un pèlerinage au Beaucet et les Montiliens retournent, chaque année, en pèlerinage à l’ermitage du Beaucet où plusieurs sanctuaires se sont succédé au fil des siècles.

Rosa Bordas est née dans une famille de tradition montagnarde de Monteux. Ses parents tenaient le café « Rouge » de la ville de Monteux. C’est dans ce café qu’elle commence la chanson, avant de commencer à tourner dans plusieurs autres cafés chantants dans le midi.

À 17 ans, elle épouse Etienne Bordas, le musicien qui a l’habitude de l’accompagner depuis ses débuts au violon, à l’accordéon ou encore à la guitare.

Son succès fut rapide et devint vite national. Elle s’illustra à Paris pendant les événements de la commune sous le nom de « la Bordas ».

Après son décès à l’âge de 61 ans, elle fut enterrée à Monteux.

Nicolas Saboly est un poète, compositeur et maître de chapelle français né en 1614 à Monteux.

Il était compositeur de nombreux chants de noël en provençal qui forment un des monuments de la poésie en langue d’oc et qui ont été constamment réédités jusqu’à nos jours. Aujourd’hui il est connu pour ces fameux chants.

Il a été maître de chapelle et organiste. Cet homme est associé aux poètes Félibrige, notamment Frédéric Mistral qui s’inspira avec enthousiasme de ses textes et de sa volonté de perpétuer les traditions provençales.

Nicolas Saboly se destine à la prêtrise a eu une carrière de maître de chapelle classique, comme beaucoup d’autres en son époque, mais il est resté célèbre grâce à la composition des chants de Noël en provençal, appelés aussi ses « Noëls ».