L'histoire d'Althen-des-Paluds

Des marais asséchés de Monteux à l'émergence des moulins à garance… Découvrez l'histoire colorée du village d'Althen-des-Paluds, avec Jean Althen comme tête d'affiche !

La naissance du village 

Le saviez-vous ? Althen-des-Paluds est l'une des communes les plus récentes du Vaucluse ! La commune d'Althen-des-Paluds est née officiellement le 5 juin 1845 suite à une ordonnance royale datée du 4 juin.

À l'origine, le village était un hameau faisant partie du périmètre de la ville de Monteux, et s'appelait "Les Paluds de Monteux" (les marais de Monteux). En effet, ce territoire a longtemps été marécageux, avant d'être assaini au XVIème siècle.

La garance

Mais ce qui marqua le plus fortement l'histoire de ce petit village d'Althen-des-Paluds, c'est une plante : la garance ! Implantée au XVIIIème siècle par l'arménien Hovhannès Althounian, dit Jean Althen, sa culture apporta la prospérité au territoire : c'est ainsi que le nom de cet homme fut donné au village.

Mais qu'est-ce-que la garance ? Originaire du Proche-Orient, la garance (rubia tinctorum) est une plante à fleurs jaune vif. Elle fut cultivée du XVIIIème siècle jusqu'au début du XXème siècle pour sa racine, avec laquelle on fabriquait les teintures rouges. Celles-ci servaient principalement à la laine, à la soie et aux cotonnades.

L'incroyable histoire de Jean Althen 

 

Jean Althen est originaire de la région du Caucase (Arménie - Perse), il voit le jour vers 1710 (sans que l'on connaisse le lieu exact). Son père était gouverneur de la province de Perse et ambassadeur auprès de l'empereur germanique Joseph Ier, il fut massacré par les Turcs durant une révolution. Jean échappa au massacre, et fut vendu comme esclave à un marchand : il dû travailler dans des plantations de garance et de coton en Asie Mineure.

Plusieurs années plus tard, il réussit à s’évader et alla à Smyrne où il embarqua pour la France, avec l'aide du consul de France qui avait mesuré l’intérêt de ses connaissances sur la culture du coton et de la garance.

Arrivé à Marseille en 1736 (on dit qu'il aurait caché des graines de garance dans son bâton de route !), il eut l'opportunité d'être présenté au Roi Louis XV à la cour de Versailles : il reçu alors une médaille, une pension de 300 livres ainsi que la protection royale afin de l’encourager à cultiver la garance en France... Sa première ambition fut cependant d'implanter le coton en France : malheureusement, à Castres ou Montpellier, les tests ne donnèrent point de résultats, à cause du climat peu propice. Jean Althen pris alors la décision de revenir à Marseille pour y cultiver la garance, mais là encore le projet échoua : la terre n'était pas suffisamment fertile !

Jean Althen se tourna alors vers les plaines du Comtat : enfin, il y arriva... Les terres étaient favorables à ce type de culture.

 

La garance est une plante tinctoriale dont les racines peuvent servir à préparer des colorants et des teintures. Jean Althen prépara des essais à propos des vertus de la garance pour teindre des tissus en rouge, qu'il présentera en 1763. Après avoir démontré l’avantage d’une culture locale sur une importation étrangère, il proposa que l'on établisse un moulin (propriété exclusive d’Avignon) dans le but de réduire les racines de garance en poudre et ainsi de l’utiliser comme teinture. Le Conseil de la ville d’Avignon lui donna alors le privilège exclusif de la culture de la garance durant dix années, soumis à la condition de faire une plantation importante d'ici l'année suivante.

 

Jean Althen gagna la confiance du marquis de Caumont (Joseph François Xavier de Seytres de Perussis), et se vit confier l'exploitation de l'une de ces terres pour réaliser de nouveaux essais. Il mit tout son coeur à développer l'établissement de garancières : elles alimentent dès 1772 plusieurs fabriques, notamment celle des indiennes d’Orange.

 

Jean Althen mourut à Caumont en novembre 1774.

Ces garancières manquaient encore de débouchés, alors il ne put malheureusement voir de ses yeux les fruits de son travail et la fabuleuse prospérité octroyée par la culture de la garance à cette région, à partir de la fin des années 1790.

Cela dura plus d'un siècle, dès son introduction dans l'ancien quartier de Monteux "Les Paluds", qui devint Althen-des-Paluds en 1845...

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